Ou encore la toiture…
La seule très coûteuse question dans un bâtiment est le toit, représentant plus ou moins le tiers du coût total. Un toit incliné fait avec les tuiles typiques de Mangalore des beaux anciens bâtiments du Kerala, constitue une grande part du paysage tropical de la région, au même titre que les palmiers.
Les tuiles étaient utilisées tant pour une modeste maison que pour le palace du Maharadja du royaume de Travancore. La courbure légère des toits, outre qu’elle donne naissance au « mukaphu » qui assure la ventilation sous toiture, montre l’influence des architectures chinoises, japonaises et coréennes au Kerala.
Le bambou est long et flexible, rarement droit, mais d’habitude gracieusement courbé. Il est particulièrement expressif quand il est utilisé comme faîte de toiture, porté entre deux forts poteaux fourchus. Il s’affaisse dans le milieu et se redresse vers le haut, aux abouts, au delà des points d’appuis.
Baker, à la recherche de matériaux locaux, utilisera le bambou sectionné sur la longueur, comme armature dans le béton. La difficulté de cette mise en œuvre viendra du vieillissement différent des deux matériaux.
Il va recréer le toit traditionnel dans une interprétation contemporaine qui ne doit plus faire appel au bois devenu rare et donc coûteux . La tuile de Mangalore est soulagée de sa fonction de couverture pour être incorporée en fond de coffrage d’une dalle de béton. Elle allège le poids du toit, une économie de 20% du béton, lui donnant aussi des qualités thermiques, acoustiques et visuelles. La forme résultante prend la figure d’un toit traditionnel, protecteur des moussons, avec ses bords de toiture suspendus et ses lucarnes.
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